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Pour un art poétiqueRaymond Queneau
Prenez un mot prenez en deux
faites les cuir' comme des oeufs
prenez un petit bout de sens
puis un grand morceau d'innocence
faites chauffer à petit feu
au petit feu de la technique
versez la sauce énigmatique
saupoudrez de quelques étoiles
poivrez et mettez les voiles
Où voulez vous donc en venir ?
A écrire Vraiment ? A écrire ?
faites les cuir' comme des oeufs
prenez un petit bout de sens
puis un grand morceau d'innocence
faites chauffer à petit feu
au petit feu de la technique
versez la sauce énigmatique
saupoudrez de quelques étoiles
poivrez et mettez les voiles
Où voulez vous donc en venir ?
A écrire Vraiment ? A écrire ?
Le cancre. Cliquez ici!
Le Cancre
Il dit non avec la tête
mais il dit oui avec le coeur
il dit oui à ce qu'il aime
il dit non au professeur
il est debout
on le questionne
et tous les problèmes sont posés
soudain le fou rire le prend
et il efface tout
les chiffres et les mots
les dates et les noms
les phrases et les pièges
et malgré les menaces du maître
sous les huées des enfants prodiges
avec des craies de toutes les couleurs
sur le tableau noir du malheur
il dessine le visage du bonheur
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Pour un baiser de toi (d'après Victor Hugo)
À une femmeEnfant ! si j’étais roi, je donnerais l’empire,
Et mon char, et mon sceptre, et mon peuple à genoux
Et ma couronne d’or, et mes bains de porphyre,
Et mes flottes, à qui la mer ne peut suffire,
Pour un regard de vous !
Si j’étais Dieu, la terre et l’air avec les ondes,
Les anges, les démons courbés devant ma loi,
Et le profond chaos aux entrailles fécondes,
L’éternité, l’espace, et les cieux, et les mondes,
Pour un baiser de toi !
Victor Hugo, Les feuilles d’automne 1831
Jacques Prévert (1900 - 1977)
Quel jour sommes-nous
Nous sommes tous les jours
Mon amie
Nous sommes toute la vie
Mon amour
Nous nous aimons et nous vivons
Nous vivons et nous nous aimons
Et nous ne savons pas ce que c'est que la vie
Et nous ne savons pas ce que c'est que le jour
Et nous ne savons pas ce que c'est que l'amour
Canción
¿Qué día es hoy?
Hoy es todos los días
Nosotros somos todos los días
Amiga mía
Nosotros somos toda la vida
Amor mío
Nos amamos y vivimos
Y no sabemos qué es la vida
Y no sabemos qué es el día
Y no sabemos qué es el amor.
Demain dès l'aube (Victor Hugo)
- Victor HUGO (1802-1885)
Demain, dès l'aube...
Demain, dès l'aube, à l'heure où blanchit la campagne,
Je partirai. Vois-tu, je sais que tu m'attends.
J'irai par la forêt, j'irai par la montagne.
Je ne puis demeurer loin de toi plus longtemps.
Je marcherai les yeux fixés sur mes pensées,
Sans rien voir au dehors, sans entendre aucun bruit,
Seul, inconnu, le dos courbé, les mains croisées,
Triste, et le jour pour moi sera comme la nuit.
Je ne regarderai ni l'or du soir qui tombe,
Ni les voiles au loin descendant vers Harfleur,
Et quand j'arriverai, je mettrai sur ta tombe
Un bouquet de houx vert et de bruyère en fleur.
Je partirai. Vois-tu, je sais que tu m'attends.
J'irai par la forêt, j'irai par la montagne.
Je ne puis demeurer loin de toi plus longtemps.
Je marcherai les yeux fixés sur mes pensées,
Sans rien voir au dehors, sans entendre aucun bruit,
Seul, inconnu, le dos courbé, les mains croisées,
Triste, et le jour pour moi sera comme la nuit.
Je ne regarderai ni l'or du soir qui tombe,
Ni les voiles au loin descendant vers Harfleur,
Et quand j'arriverai, je mettrai sur ta tombe
Un bouquet de houx vert et de bruyère en fleur.
Versión en castellano de Un poema cada día
Mañana, con el alba, a la hora en que blanquea la campiña,
partiré. ¿Ves?, sé que me esperas.
Iré por el bosque, iré por la montaña.
No puedo permanecer lejos de ti por más tiempo.
Caminaré con los ojos fijos en mis pensamientos,
Sin ver nada de fuera, sin oír ningún ruido,
Solo, desconocido, con la espalda encorvada, con las manos cruzadas,
Triste, y el día para mí será como la noche.
No miraré ni el oro de la tarde que cae,
Ni las velas a lo lejos que descienden hacia Harfleur,
Y, cuando llegue, pondré sobre tu tumba
Un ramillete de acebo verde y de brezo en flor.
Mañana, con el alba, a la hora en que blanquea la campiña,
partiré. ¿Ves?, sé que me esperas.
Iré por el bosque, iré por la montaña.
No puedo permanecer lejos de ti por más tiempo.
Caminaré con los ojos fijos en mis pensamientos,
Sin ver nada de fuera, sin oír ningún ruido,
Solo, desconocido, con la espalda encorvada, con las manos cruzadas,
Triste, y el día para mí será como la noche.
No miraré ni el oro de la tarde que cae,
Ni las velas a lo lejos que descienden hacia Harfleur,
Y, cuando llegue, pondré sobre tu tumba
Un ramillete de acebo verde y de brezo en flor.
Le Chat et le Soleil (Maurice Carême)
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